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Le Recueil Factice
Le Recueil Factice

Le booktubeur et le bibliothécaire

Nicolas Beudon
Un article du Figaro affirme que "les nouvelles idoles des jeunes ne sont plus à la télévision, mais sur Youtube." Il existe des youtubeurs qui parlent de livre, des "booktubeurs". Les plus populaires d'entre eux sont même suivis par des dizaines de milliers d'abonnés. Qu'est-ce que les bibliothécaires peuvent retenir de ce phénomène ?

Portrait robot du booktubeur

A en croire Google, on parle de « booktubers » depuis 2006-2007 environ mais le terme est vraiment populaire depuis deux ou trois ans seulement et le phénomène commence tout juste à décoller en France. Les booktubeurs les plus connus, comme polandbananasBOOKS, jessethereader ou katystatic sont anglo-saxons. Le site Actualitté rapporte que « les quatre plus grands booktubers totalisent ensemble 200 000 abonnés et leurs vidéos comptent douze millions de vues. » Ces vidéos connaissent également une certaine popularité en Amérique latine. Un article du journal argentin La Nación traduit cet été par Le Courrier international constitue d’ailleurs à ce jour l’une des rares références en ligne sur le sujet.

Les booktubeurs forment un ensemble relativement homogène. S’il fallait dresser un portrait-robot, on pourrait retenir les traits suivants :

  • D’abord, ils sont jeunes et âgés généralement d’une vingtaine d’années. Ce sont souvent des femmes et leurs goûts les portent naturellement vers les romans young adults.
  • Leurs vidéos sont souvent très bien réalisées, avec une image, une prise de son et une post-production de belle facture. La mise en scène reprend les codes en vigueur sur Youtube : montages rythmés, jump cuts, timelapses, monologues face caméra, incrustations rigolotes, générique…
  • Les booktubeurs – comme leur nom l’indique – postent régulièrement sur YouTube (une fois par mois est un minimum, une fois par semaine un idéal). Ils sont généralement présents sur d’autres réseaux sociaux (TumblR, Twitter, etc.), ils peuvent également avoir un blog. Cela n’empêche pas Youtube d’être la plateforme de prédilection pour poster et visionner leurs contenus.
  • Ils mettent en scène une intimité, réelle ou fictive (la chambre à coucher est un décor classique). Ils s’amusent souvent à construire un personnage, leur look est soigné, ils manient l’humour et l’ironie. Ils font preuve de bonne humeur et même, pour certains d’entre eux, d’un enthousiasme à toute épreuve.
  • Enfin, les booktubeurs forment une communauté avec ses rituels, son jargon, ses gimmicks. De nombreux formats de vidéo se sont imposés au fur et à mesure du temps, ils correspondent à des « tags », des chaînes de questionnaires ou des challenges comme on en raffole sur le web. Parmi ces séquences formatées on peut citer : public library haul (la présentation d’un butin de livres empruntés à la bibliothèque municipale) ; unboxing (le déballage en direct d’un colis de livres), bookshelf tour (une visite guidée de votre bibliothèque personnelle), read-a-thon (un marathon de lecture), pretty spines (une sélection de livre dont le dos est particulièrement joli !), etc., etc.
  • L’exemple des « pretty spines » me donne l’occasion de souligner un paradoxe : les booktubeurs qu’on imagine férus de technologie sont aussi des fanatiques du papier à la limite du fétichisme. Dans les vidéos, on déballe, on respire et on tripote avec délice les livres, on tombe en pâmoison devant du papier gaufré, le design d’une jaquette ou un bel alignement de hardcovers sur une étagère..

La recherche « pretty book spines » renvoie plusieurs centaines de résultats sur Youtube. C’est tellement kiffant de parler du dos des livres…. Si, si, je vous assure !

Trois exemples de booktubeurs

Pour illustrer tout ce qui précède, voici une première vidéo avec la célèbre Christina (polandbananasBOOKS) qui parle avec EN-THOU-SIAS-ME d’un livre de Jennifer L. Armentrout :

Seconde vidéo – plus paisible, vous pouvez enlever vos mains de vos oreilles – avec Priscilla (The Readables), qui se propose de réorganiser sa bibliothèque par couleur :

Un dernier exemple. Pour changer, je prends un français ET un garçon, Le Rouquin bouquine, qui a réalisé au printemps dernier une vidéo de soutien aux éditions 13e Note :

Un mot sur la polémique #BeCritical

Les productions des booktubeurs sont parfois définies comme l’équivalent vidéo des blogs littéraires ; pour La Nación, il s’agit d’un genre proche du sketch ; ailleurs on dit que ce sont des trailers (des bandes-annonces) pour des livres. Dans ces différents glissements sémantiques, on traverse allégrement la frontière ténue qui sépare la critique et la promotion.

Les booktubeurs sont des prescripteurs qui sont écoutés par leur public, et qui sont pris de plus en plus au sérieux par le monde de l’édition (une brève intervention leur était consacrée lors des dernières assises du livre numérique du Syndicat National de l’Edition, ils ont également eu droit à une keynote lors de la London Book Fair 2014).

L’enthousiasme sans limite de certains booktubeurs semble tout de suite moins sympathique lorsqu’on apprend qu’ils sont non seulement destinataires de services de presse mais qu’ils sont également rémunérés pour mentionner certains titres dans leurs vidéos. Le jeune Barry Pierce (un irlandais de 18 ans – jetez un œil sur le générique de sa chaine Youtube pour cerner le personnage) a récemment lancé un pavé dans la marre en invitant ses camarades de jeu à être davantage critiques (un mot d’ordre relayé par le hastag #BeCritical).

Une vaste polémique a suivi, opposant par vidéos, statuts et tweets interposés les partisans de l’esprit critique et les défenseurs de la « positivité ». Tout cela a un petit air de déjà-vu (c’est loin d’être la première fois que la question des contenus sponsorisés se pose sur Internet) avec en prime un côté cour de récré planétaire assez sidérant.

Bref, le petit monde des booktubeurs est captivant mais il a aussi ses points noirs : un certain conformisme (tout le monde a l’air de lire le même genre de livres), du nombrilisme à la pelle, l’ombre du mercantilisme… N’empêche : une vaste communauté d’ados et de jeunes adultes accros aux nouvelles technologies qui parlent de livres avec enthousiasme et avec talent, c’est un peu le rêve de n’importe quel bibliothécaire, non ?

Justement : et les bibliothèques dans tout ça ?

Les bibliothécaires sont des médiateurs du livre. A ce titre, ce sont également des prescripteurs et des conseillers. L’activité de conseil peut se concrétiser dans des productions telles que des critiques, des coups de cœurs, des sélections thématiques. Ces différentes formes de médiation peuvent avoir lieu in situ (tables de valorisation, bouche à oreille) ou bien en ligne : les critiques des bibliothécaires peuvent être publiées sur le site de l’établissement, sur son blog ou sur les réseaux sociaux.

Tout ça c’est de la théorie : globalement, on peut dire que les bibliothèques ont complètement raté le train des réseaux sociaux littéraires. Au milieu des années 2000, alors que les lecteurs étaient en train d’inventer sur la blogosphère de nouvelles formes de sociabilité littéraire, les bibliothécaires étaient embourbés dans des questions purement techniques  (comme les opac 2.0) dont ils ne sont jamais sortis. A ma connaissance, il n’y a pas une bibliothèque qui ait réussi à se faire un nid dans la blogosphère littéraire, qui échange activement avec ses lecteurs, qui joue le jeu des challenges et des défis, etc.

Ce n’est pas un problème de contenu : il y a de très bons blogs de bibliothèque, c’est un problème de culture et de communication. Croiser une bibliothèque sur les réseaux sociaux peut être une expérience aussi embarrassante que de voir sa mère sur Facebook : les deux ont parfois du mal à saisir les codes en vigueur sur le web. Parmi les bibliothèques qui ont un compte, beaucoup se contentent d’indiquer leurs horaires, de vaguement actualiser leur programme d’action culturel ou de mettre en ligne leurs nouvelles acquisitions (en pdf bien sûr) sans interagir avec leurs abonnés. Les réseaux sociaux ne sont simplement pas faits pour ça.

On peut faire un constat assez voisin avec les (très rares) bibliothèques qui produisent des contenus vidéos. Voici un petit échantillon issu de 4 établissements différents :

Premièrement, je précise, pour ne pas avoir l’air d’un donneur de leçons, que je trouve ces vidéos plutôt bien faites, intéressantes, voire même très bonnes. Mais toutes gagneraient à s’inspirer (sur un point ou sur un autre) de ce qui se fait du côté des booktubeurs. Il y a par exemple une chose qui me frappe : parmi ces quatre exemples, il n’y a que Montreuil qui publie sur Youtube (et qui a en plus eu l’excellente idée de s’associer au site ActuSF et donc de cibler une communauté d’intérêt constituée). Toutes les autres vidéos ne sont consultables que sur un lecteur embarqué, on ne peut pas les partager facilement, elles sont difficiles à trouver (même quand on les cherche) noyées à plusieurs clics de la page d’accueil ou au milieu d’autres films (assez peu captivants) consacrés au vote du dernier budget municipal ou au club de bridge local.

Il n’y a pas que les bibliothèques qui font ce genre de boulette : l’émission Un jour un livre dispose depuis quelques semaines d’une web app très bien fichue qui permet d’explorer presque 5000 vidéos archivées. Mais qui a vraiment l’intention de consulter un clip de 2 minutes sur un livre, perdu au fin fond du site de France Télévision ? Personne. La conséquence de ces choix est simple : les vidéos ne sont pas vues (la BU d’Angers précise que sa meilleure vidéo a été visionnée 900 fois en trois ans. Un chiffre proche du néant…)

4 bibliothèques qui produisent des vidéos, de gauche à droite et de haut en bas : la BM de Nanterre, la BU d’Angers (une lectrice parle d’un livre), la BM de Montreuil (une jeune lectrice à l’image), la BM de Gennevilliers.

J’ai énuméré plus haut certaines caractéristiques des vidéos de booktubeurs : le mode de diffusion, la mise en scène, les rituels, le ton… Il faut s’inspirer de tout ça, sur le fond comme sur la forme. Il n’est pas question de produire une copie conforme. Une institution publique n’a pas à singer les pratiques individuelles de jeunes natifs du numérique, mais à l’inverse, si on ne respecte aucun de leurs codes, si on n’intègre aucune pratique du public auquel on s’adresse, comment espérer être entendu ?

S’il y a une leçon à retenir du phénomène des booktubeurs c’est qu’on peut rencontrer un immense succès sur le web en parlant de littérature, toucher un vaste public et avoir de la légitimité auprès des jeunes lecteurs, mais à une condition : jouer le jeu et se plier un minimum à la culture du Web.

P.S. : Je remercie Cachou pour avoir briefé le béotien que je suis sur le phénomène des booktubeurs et pour m’avoir résumé la polémique #BeCritical

32 Commentaires

  1. Cachou

    Avec plaisir ^_^.

    Voilà un article très intéressant qui parle d’un sujet que j’adore ^_^. Pour la question des bibliothèques sur les réseaux sociaux, j’ai caressé pendant un temps l’idée d’inscrire ma bibliothèque sur Goodreads mais je me suis dit que ça ne servirait à rien, je n’ai quasi pas de lecteurs parlant anglais. La bibliothèque pour laquelle je travaillais avant a un Pearltrees, mais on ne peut pas dire que ce soit le réseau social le plus connu en Belgique. Et j’ai tenté (et je tente encore) le blog mais un blog, ce n’est pas juste un site, c’est aussi un filet de liens lancés par commentaires sur les autres blogs et ça, ça prend un temps de dingue, trop de temps pour notre bibli d’un temps plein et demi. Je suppose que c’est d’ailleurs là le principal frein parce que quand je vois le temps que me prend déjà la gestion de la page Facebook pour la bibli, pendant et hors heures de travail, ça décourage mes autres projets…

    Quant à Youtube, je dois t’avouer que si un jour je me lançais dans la chose (quand je serai plus à l’aise avec mon image, c’est-à-dire jamais, mais qui sait), ce ne serait qu’à titre personnel, je ne me verrais pas faire ça pour la bibliothèque. Peut-être que parce qu’en tant que spectatrice, si j’adore regarder des Booktubers qui sont dans le milieu du livre, je n’aime pas écouter les conseils donnés dans le cadre du travail. Ainsi, j’avoue ne pas accrocher aux vidéos d’éditeurs, d’auteurs ou même de libraires. Je serais incapable d’expliquer le pourquoi de la chose. Peut-être que leur ton est différent, peut-être que le lien me semble biaisé (ce qui ne serait peut-être pas le cas avec un bibliothécaire qui ne vend rien, qui sait) mais je n’ai pas encore trouvé de chaîne de professionnels me parlant (et, non, je n’apprécie pas du tout (du tout) les avis de Gérard Collard).

    Pour terminer, une liste intéressante sur laquelle je suis tombée hier: des booktubers parlant de livres « différents » (dans le sens qu’ils ne parlent pas que de YA) http://rgsdevilship.tumblr.com/post/90576530666/the-alternative-booktubers-master-list-work-in
    J’en connais quelques-uns déjà dans la liste mais peu. Et il en manque également, mais bon, c’est une base que je vais creuser parce que je consomme de plus en plus de vidéos de critiques de livres. Plus que je ne lis maintenant de billets de blogs. Bizarrement (ou pas, je n’arrive plus à trouver des blogueurs aux lectures me parlant, donc je cherche là aussi mais c’est trop vaste, je n’arrive pas à découvrir des blogs plus discrets, là où Booktube est encore assez restreint pour permettre de faire facilement des découvertes de chaînes différentes…)(d’ailleurs, si tu as des noms de blogs – ou de chaînes – à me donner, je suis preneuse).

    PS: Chez certains booktubers maintenant, il y a tellement de vidéos de tags, d’unboxings ou de hauls que j’ai l’impression qu’ils finissent par ne quasiment plus parler de leurs lectures…

    PPS: Mais je raffole toujours autant des bookshelf tours par contre. Les booktubers, faites des bookshelf tours!

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  2. Nicolas

    Merci pour ton commentaire ! Je n’ai pas de conseils à te donner car tu es bien plus calée que moi sur tout ça. Merci pour ton lien d’ailleurs.

    Au sujet de la présence des bibliothèques sur les réseaux sociaux, dans les établissements de taille moyenne ou grande, il y a de plus en plus de profils dédiés à la médiation numérique, aux réseaux sociaux ou à la com. Comme tu le soulignes, il est difficile de maintenir une présence en ligne avec des effectifs limités, quoi que dans un secteur différent mais quand même voisin, il y a l’exemple du musée Jeanne d’Albret que j’ai découvert récemment et qui est très actif sur les réseaux sociaux alors qu’il est composé d’une toute petite équipe (2 personnes si mes souvenirs sont bons).

    Dans ton commentaire, il y a un point que je retiens surtout : « un blog, ce n’est pas juste un site, c’est aussi un filet de liens lancés par commentaires sur les autres blogs » Voilà, c’est tout à fait ça. Il y a des bibliothèques qui font des blogs sympa où les rédacteurs font l’effort d’adopter un ton un peu moins institutionnel (je pense par exemple à certaines bibliothèques de la ville de Paris) mais il y a zéro interactions avec la blogosphère….

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  3. Cachou

    Et c’est d’ailleurs pour ça qu’on ne connaît pas leur existence. Remarque, il y a des blogueurs qui sont comme ça aussi, il y en a un ou deux que je suis qui ne prennent même pas la peine de répondre à leurs commentaires, encore moins de commenter ailleurs. J’avoue que si j’apprécie leurs goûts, cette attitude m’irrite parce qu’elle semble aller à l’encontre du but d’un blog, qui est l’interaction, pour rentrer plus dans le côté « je suis magnanime et vous livre mon savoir, débrouillez-vous avec ». Alors que ce n’est peut-être pas le cas, mais cette attitude est interprétée comme ça selon les codes du milieu… (ça fait un peu mafia comme remarque, non?).

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  4. Nicolas

    Je vais te répondre en prenant mon propre cas : je pense simplement que la remarque que tu fais dans un cadre professionnel (en gros : « il faut du temps pour faire tout ça ») est tout aussi valide pour des blogueurs. Personnellement, j’aurais plus de temps, sur mon autre blog je ferais 5 ou 6 billets par mois, je commenterais davantage ailleurs, je rebondirais sur d’autre billets… Mais je n’y arrive pas du tout. Quand j’arrive à pondre un ou deux billets par mois je suis content. Mais du coup, c’est plus un carnet de notes en ligne qu’un blog avec toute la dimension « interaction » que ça implique. Je pense que beaucoup de gens sont dans ce cas. Alimenter un blog, discuter en ligne, ça peut devenir dangereusement chronophage, au détriment d’autres activités. C’est pour ça aussi que je ne participe à aucun forum (alors qu’il y en a un que je fréquente silencieusement depuis plus de 5 ans). Par contre j’aime bien twitter parce que tout est très rapide…

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  5. Cachou

    Tiens, je me demande quel forum c’est ^_^!

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  6. Nicolas

    Filmdeculte, un forum de cinéma.

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  7. Bibib

    « Au milieu des années 2000, alors que les lecteurs étaient en train d’inventer sur la blogosphère de nouvelles formes de sociabilité littéraire, les bibliothécaires étaient embourbés dans des questions purement techniques (comme les opac 2.0) dont ils ne sont jamais sortis. » –> peux-tu préciser ta pensée ?

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  8. Nicolas

    Oui bien sûr : à une époque, c’était la mode des « catalogues 2.0 ». Les bibliothèques ont fait pression sur les fournisseurs de sigb pour avoir des catalogues intégrant des fonctions sociales (commentaires, partage, notation…), la référence était le site d’Amazon (j’ai rédigé un cahier des charges pour un sigb en 2009, et je n’ai pas manqué de le faire moi aussi).

    Il me semble que les bibliothécaires n’ont pas vraiment pris le temps de se demander à quelle logique obéissaient les interactions sur internet. Sinon, ils se seraient rendu compte assez vite que personne n’a envie de commenter une notice de catalogue (lorsqu’on produit quelque chose sur internet, même un simple commentaire, on a besoin d’une compensation : narcissique, sociale, économique, psychologique… qui n’existe pas sur un catalogue de bibliothèque) On en est arrivé à ce résultat absurde : des fournisseurs (parfois les mêmes fournisseurs de sigb) ont développé des solutions payantes (libfly, babelthèque) pour alimenter en pseudo-commentaires ces fameux opac 2.0 désespérément vides…

    Je précise que je n’ai rien contre le principe des catalogues enrichis, c’est le simulacre d’interactivité qui me fait tiquer. Si on voulait développer l’interactivité et la présence en ligne, on aurait mieux fait de recruter et former des bibliothécaires au community management.

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  9. profplatypus

    Les soupçons quant à l’intégrité des booktubeurs se retrouvent aussi largement sur la blogosphère « traditionnelle »… Ils sont, j’imagine, exacerbés par le média, qui met bien plus en avant son auteur. Le relatif anonymat du blogueur permet au moins de ne pas être accusé de chercher à se mettre en avant : reste la question de la neutralité face à un service de presse cajoleur.

    L’avantage pour les bibliothèques, c’est qu’elles passeraient facilement au travers de ces critiques. Encore faudrait-il, effectivement, qu’elles soient visibles, sur Youtube ou ailleurs ! Ca me semble être un bon média, qui ne demande pas énormément plus de ressources qu’un blog fourni en critiques (ce qui est déjà rare) dans la mesure où le montage reste généralement léger. Et, l’exemple de Montreuil le montre, on peut même mettre les lecteurs à contribution ! Quoi de mieux pour créer une communauté à – relativement – moindres frais ? Là, on est dans une espèce d’idéal pour les bibliothèques, du web 2.0 ancré dans le local dont les modalités seraient encore à inventer (puisque tout ce qui est catalogue enrichi n’a jamais marché)…

    Et puisqu’il est question d’interaction avec les commentateurs : la contrainte est moins forte avec du contenu vidéo, car la culture du commentaire n’est pas la même. On pourrait gagner du temps là aussi, alors que sur un blog un commentateur auquel on ne répond pas est quasiment un lecteur perdu. Sans compter que les règles de savoir-vivre de la blogosphère impliquent, comme le dit Cachou, qu’il faut rendre la pareille et commenter à son tour (fût-ce un commentaire plutôt creux essentiellement destiné à laisser derrière soi un lien, ce dont une bibliothèque ne pourrait se contenter), ce qui n’existe pratiquement pas sur Youtube. Et un billet de blog ne se partage pas non plus comme une vidéo… Bref, qu’est-ce qu’on attend pour s’y mettre ?

    Après, n’étant pas encore sur le terrain, je ne peux encore qu’imaginer tout ce que mobilise la moindre entreprise sur le web et les réseaux sociaux… Et puis, je dis ça, mais ayant tendance à bloguer tout seul dans mon coin et à poster des chroniques bien trop longues pour un format web, je devrais peut-être me mettre personnellement au booktubing avant de le suggérer aux bibliothèques !

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  10. Cachou

    Puis-je mettre mon grain de sel? Pour recevoir régulièrement des services de presse, il me semble que ce n’est pas une contrepartie suffisante pour s’assurer les bonnes grâces du blogueur. Il est d’ailleurs devenu tellement facile d’en avoir que ce n’est plus un événement exceptionnel qui pourrait donner envie de cajoler l’éditeur pour en bénéficier ^_^. Par contre, à ma connaissance, les blogueurs n’ont jamais été payés pour parler d’un livre (ce qui va bien au-delà du service de presse). Cependant, il y a un éditeur qui fait quelque chose qui pourrait quand même instaurer des doutes, du côté des blogueurs comme des Youtubeurs: Bragelonne. Enfin, plus précisément, Milady. Ils ont choisi un certain nombre de blogueurs.Youtubeurs pour faire partie d’un truc style « ladies’ club » (qu’ils ont ensuite ouverts aux autres mais il faut quand même s’inscrire) et ils les invitent régulièrement à des goûters/présentations de livres à la fin desquels les blogueurs/youtubeurs peuvent se servir dans les livres présentés (pour conditions et photos: http://ladiesclub.fr/). On dépasse le simple service de presse envoyé par la poste car on instaure une relation privilégiée avec exclusivité et impression d’appartenir à l’élite car assistant à un événement privé. Quand on rentre dans ce type de relation-là, le côté indépendant laissé par la distance entre le lecteur et l’éditeur qui lui donne juste un livre (c’est déjà bien mais ce n’est pas non pus Byzance) est brisée et la relation change, non? Je dis cela parce qu’une fois, j’ai reçu un service de presse directement par un auteur sur un salon et que je me suis rendu compte que je lisais différemment le livre parce qu’influencée par ce que m’en avait dit l’auteur mais également parce que la relation était beaucoup plus directe…

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    • Nicolas

      @ Profplatypus :

      « Qu’est ce qu’on attend pour s’y mettre ? »
      Je pense qu’il y a une question d’ethos et de culture professionnelle. Déjà, beaucoup de collègues mythifient complètement le rapport à l’écriture et ont beaucoup de mal à produire pour le web (alors qu’à la Bpi, c’est dans leur fiche de poste maintenant). Pour la dimension « critique », les bibliothécaires ont aussi beaucoup de mal à prendre parti. Silvère milite depuis longtemps pour qu’on fasse des « coups de gueule » et pas seulement des « coups de coeur », mais c’est resté complètement lettre morte. Si on ajoute à tout ça la question de l’image de soi via les vidéos, ça devient très compliqué. Il faut croire que les bibliothécaires ne sont pas assez narcissiques !
      PS : Moi j’aime bien les billets de blog un peu longs ! Un des messages de mon texte c’est qu’il y a des « formats web » qu’il faut respecter un minimum… mais c’est bien aussi de proposer quelque chose de singulier.

      @Cachou :

      Même les services de presse traditionnels sont ambigus. Lors de la journée du syndicat de l’édition à laquelle j’ai assisté le mois dernier, il y avait une attachée de presse qui expliquait que les journalistes ne voulaient pas des services de presse numériques (qui remplissent parfaitement leur fonction : donner accès au texte). Les critiques professionnels continuent de considérer les SP comme une sorte de pot-de-vin, qu’ils peuvent aller revendre ensuite dans les librairies d’occasion.

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  11. profplatypus

    La réticence à s’exposer dans une vidéo me paraît compréhensible… D’où l’intérêt peut-être de mettre des lecteurs volontaires à contribution dans le cadre d’ateliers de critique vidéo par exemple ! Ou même de manière plus improvisée… Après tout, nos usagers sont réputés lire plus que nous !
    Quant aux hésitations face à la dimension critique de l’exercice, j’avoue qu’elles me laissent perplexe. Notre rôle est certes d’amener nos lecteurs à penser par eux-mêmes, mais cela passe je pense par la mise en avant d’avis divergents et parfois contradictoires… Je crois que la MIOP le fait lorsqu’elle présente des sélections de romans (sur des supports plus traditionnels, mais néanmoins efficaces) : un bibliothécaire « pour », un bibliothécaire « contre », ça a le mérite d’ouvrir le débat.

    Concernant les SP, je n’en reçois pas donc je ne peux guère me prononcer… Mais ça reste un service qui tient du cadeau intéressé, et même s’ils sont très répandus j’ai tendance à croire qu’un blogueur peu habitué à la chose aura tendance à lire le livre un peu différemment, ou au moins à se montrer plus coulant dans son compte-rendu.

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  12. Nicolas

    Toute ces idées (critiques vidéo, ateliers)… Il va falloir les mettre en pratique sur ton premier poste 😉

    Sur les critiques, c’est parfois difficile de dire du mal d’un livre en sachant que ton programmateur va peut être avoir envie d’inviter l’auteur à une rencontre ensuite… Le milieu des bibliothèques est microscopique, celui de l’édition à peine plus grand. On peut aussi te dire : « pourquoi tu as acheté ce livre si il n’est pas bon ? » Mais tout ce qu’il y a à dire sur le sujet est sur le billet de Bibliobsession que je cite plus haut et qui date déjà de 2007…

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  13. Cachou

    Concernant le côté cadeau des SP, il y a eu une discussion intéressante sur le sujet avec Michel Dufranne et une personne ayant écrit un article sur la numérisation des service de presse, Michel Dufranne disant qu’il serait peut-être intéressant d’avoir les premiers chapitres en numérique et de réclamer ensuite en papier les livres semblant intéressant. Sorte de rencontre entre le côté économique des SP et les « cadeaux » que sont les livres en papier. Apparemment, ceux qui reçoivent de nombreux SP et qui aiment le numérique sont plus pour les SP numérique parce que le nombre de livres reçu n’est plus gérable.
    Égoïstement, en tant que cliente des bouquineries, je suis pour qu’ils reçoivent les livres en papier et les revendent après, c’est comme ça que j’ai pas mal de nouveaux titres à plus petit prix moi! ^_^

    Au niveau des blogs, le nombre de SP reçus est moindre, du coup la question ne se pose plus de la même manière. Après, ça dépend de la personnalité du blogueur et je suppose qu’on choisit ceux qu’on lit également en fonction de celle-ci, non?

    Et pour les bibliothécaires qui doivent faire des critiques de livres d’auteurs qu’ils vont recevoir, je suis d’accord. Tu n’as plus la distance et tu es dans un rapport différent, face à quelqu’un qui t’offre (même contre rémunération) de son temps. Dans la bibli où j’étais avant, Fabrice Colin devait venir (ça ne s’est pas fait pour finir, il aurait dû y aller cette année mais je n’ai rien vu passer). Comme il venait dans ma section, j’ai commencé à lire de nombreux de ses livres qu’on avait achetés. Il y en a un qui m’a plus mais les autres ne sont pas passés, je les ai souvent trouvés navrants au mieux, préformatés pour certains, énervants pour d’autres. Je n’ai quasi pas parlé de la chose sur le blog parce que je m’inquiétais du fait que ça se sache et ça se dise pendant sa visite. J’ai eu la même chose il y a quelques mois. Une collègue qui avait écrit un livre (quasi auto-édité) devait venir en tant qu’auteur à la bibliothèque. Il y avait la double pression de la collègue et de l’auteur invité. Je n’ai pas aimé le livre. Du tout. Pour finir, j’étais heureuse que ça se révèle tomber le samedi de ma collègue (on alterne les samedis) parce que je n’aurais pas su quoi dire. Inutile de dire que je n’en ai pas parlé sur le blog… Mais donc là, je n’en ai pas moins pensé mais je n’ai pas osé dire ce que j’en pensais donc.

    Sans oublier qu’on ne peut pas tout le temps dire la vérité à ses lecteurs. Et que donc dire ce qu’on a réellement pensé d’un livre qui compote pour ceux qui sont les moins sûrs d’eux, ça peut être dommageable. Certains considèrent encore qu’on les diminue si on n’aime pas les mêmes choses qu’eux. Faire un billet/une vidéo démontant le dernier Musso/Lévy risquerait de faire de la bibliothèque un milieu hostile et non plus accueillant. Parfois, il ne s’agit pas de parler de nos goûts mais d’aider la conversation littéraire à avoir lieu, en sachant qu’en tant que bibliothécaire, notre avis est considéré par certains lecteurs comme quelque chose d’important. Et je ne pense pas être manipulatrice quand je ne dis pas ne pas aimer certaines choses dont on me parle, parce qu’à ce moment-là, il ne s’agit pas de moi mais d’aider les lecteurs à avoir confiance en eux et en leurs goûts. Dès lors, je discute érotique, Musso ou Lévy avec plaisir avec eux, sans donner mon avis mais en me servant de ce que je sais de ces livres, de ce que j’ai lu, entendu. Et je conseille non en fonction de ce que j’ai aimé mais par rapport aux goûts de mes lecteurs, en leur disant parfois que « c’est bien » au lieu de « j’ai aimé », pour ne pas mentir mais pour les encourager quand même. Pourquoi dire ça? Parce que la critique en bibliothèque doit en effet venir des lecteurs. Les bibliothécaires doivent plus aiguiller qu’être des prescripteurs, même s’ils endossent quand même ce rôle et peuvent le faire en fonction de leur connaissance des goûts de leurs lecteurs. Euh, il est tard, je ne suis pas sûre d’être claire, pardon. En bref: peut-être que les critiques de bibliothécaires dans le cadre de leur travail en bibliothèque transparaissent moins car ils se sentent non pas un devoir de neutralité mais de préservation des susceptibilité et d’ouverture au plus grand nombre de style de lecteurs différents?

    Réponse
  14. Nicolas

    Si, si, tu es tout à fait claire.

    Je nuancerais juste en disant qu’une critique négative ce n’est pas forcément « démonter » un livre, et surtout pas des cibles faciles style Musso/Levy. Sur le web il y a une vraie culture du clash et du bashing (je pense par exemple à l’odieux connard dont l’énorme succès m’étonne toujours un peu) mais on peut aussi être constructif, trouver qu’un auteur se répète, que son projet est intéressant mais qu’il ne va pas au bout, on peut aussi mettre en vis-à-vis un « pour » et un « contre » comme dans certains journaux… Dans l’absolu, une critique négative peut-elle donner envie de lire un livre ? Le cas doit exister je suppose… ça peut aussi être rassurant de voir des critiques négatives d’un auteur classique ou unanimement encensé… On pourrait imaginer ça sous forme évènementielle un peu rigolote (« la semaine où les bibliothécaires broient du noir »). Il y a une carte des auteurs qui se détestent les uns les autres, ça pourrait être marrant de faire une table « ils se détestent » en collant sur les livres les avis expéditifs d’Hemingway sur Faulkner et réciproquement ? (heu, j’improvise complètement là, mais pourquoi pas après tout ?)

    Mais je suis d’accord : les critiques négatives ce n’est pas évident si on reste dans une logique d’ouverture à la lecture pour tous et pour tous les goûts, sinon ce serait quelque chose de plus répandu (sur le web il y a des bibliothécaires qui déclarent qu’ils font des critiques négatives sur leur site, j’ai regardé, j’ai cherché, j’ai vraiment rien trouvé. Si ça a été testé ça été très vite abandonné)

    Sur les susceptibilités liées aux goûts, juste une anecdote récente : j’ai dit sur un blog pourquoi je n’avais pas aimé Interstellar, sans être spécialement violent. L’auteur m’a immédiatement radié sur Twitter. Les goûts et les couleurs…

    Réponse
  15. Cachou

    Je suis complètement d’accord à propos de la culture du bashing qui existe sur internet aujourd’hui, elle me débecte, d’autant plus qu’y participent des gens que je connais, de près ou de loin. Le succès de L’Odieux Connard est symptomatique. Je l’ai découvert avec « Prometheus », et j’ai ri parce que j’avais détesté. Puis je l’ai relu sur d’autres films, que je n’avais pas aimés non plus, mais sa démarche m’a alors dérangée parce que j’ai réalisé qu’il démolissait systématiquement tout ce dont il parlait et que les gens n’y cherchaient pas une critique mais le plaisir du bon mot. Parce que ça fait rire quand on diminue. Quand on se sert de l’autre pour se mettre en avant en somme. Regarde comme je suis intelligent en te plaçant en situation d’infériorité, même en étant de mauvaise foi…

    Cette année, j’ai décidé que je ne supporterai plus le bashing, et par là je parle surtout de la critique qui n’en est pas une, de ceux qui diminuent « pour rire » ou pour démolir, pas pour dialoguer ou pour expliquer. Au départ, je m’étais promis que lorsqu’un personne à laquelle je parlais démolissait gratuitement quelque chose de manière blessante, j’en ferai la remarque, dans l’optique que ne rien dire, c’est en quelque sorte approuver. Mais j’ai découvert que d’exprimer son malaise face à une remarque ne sert à rien, bien au contraire. Du coup, j’ai changé d’optique: le bashing ne fonctionne que si on est à deux pour y jouer. Les remarques sentencieuses sont faites pour être vues. Du coup, je ne suis plus ceux qui jouent à ce jeu. Ça a libéré mon reader et mon Twitter de beaucoup de haine, ça fait du bien.

    Bref, tout ça pour dire que la critique constructive est rare, simplement parce qu’elle ramène moins de monde que celle qui fait « rire ». On est maintenant dans une culture du démolissage pour le plaisir de rabaisser, à la « Docteur House », et que de ce fait, la critique est d’emblée mal prise, vu qu’elle est souvent assimilée à cela, même lorsqu’elle ne rentre pas dans cette catégorie. J’ai aussi eu droit à des remarques indignées de la part d’auteur et de fans quand je critiquais négativement, alors que je ne pense pas avoir jamais fait la chose sans étayer mon avis ou en étant méchante. Dès lors, il est difficile de faire accepter la critique négative pour autre chose que pour un exercice humoristique. Ca joue aussi. Et d’autant plus quand c’est le bibliothécaire, dont les critiques sont prises au sérieux (j’ai été étonnée de la chose quand je l’ai réalisée)(dans le sens de l’incroyable crédit qu’on donnait à mes avis, qui n’étaient au départ motivés que par mes goûts personnels).

    Mais effectivement, l’idée de faire passer la critique par autrui, notamment des auteurs, est amusante, et les lecteurs, eux, peuvent faire quelques critiques négatives sans pour autant avoir le retour blessé qu’un bibliothécaire pourrait avoir s’il n’apprécie pas un auteur aimé du lecteur. J’en ai eu quelques-unes en club de lecture et elles étaient intéressantes. Donnant même envie de lire un livre, mon collègue a emprunté « Le fils » après en avoir entendu un avis négatif d’une lectrice (parce que ce qui étaient des défauts pour elle étaient des éléments intrigants pour lui).

    Dernière idée, qu’on va réaliser en mars: mettre en avant des livres bannis, donc critiqués plus que négativement si je peux dire. Là aussi, pour ouvrir le débat sur les livres, sans pour autant se prononcer (sauf que je défendrai « Lolita »!).

    Réponse
    • Nicolas

      Dans cet ordre d’idée, il y a la Banned Book Week aux Etats-Unis où des bibliothécaires (entre autres) mettent en avant, au nom de la liberté d’expression, des livres dont certaines ligues de vertu demandent la censure ou l’interdiction. Voilà un cas où des critiques négatives outrancières deviennent carrément un argument pour lire un livre.

      Réponse
  16. B. Majour

    Bonjour

    Merci pour cet article très intéressant.
    Et aussi pour les commentaires.

    Ce qui peut aussi entraver la diffusion de vidéos produites par les bibliothécaires, c’est le droit de regard des tutelles sur les vidéos. Et l’image même du bibliothécaire.
    Pas sûr qu’un bibliothécaire puisse se permettre de « déconner » ou « s’amuser » sur une vidéo sans que ça grince sur les retours. Ou même simplement sur les lecteurs qui fréquentent l’établissement. (Ah tiens, c’est le bibliothécaire qui a le gros nez rouge et les oreilles de cochons… pas simple à assumer par la suite. 🙂 )

    On est peut-être là face à une question d’image, et d’image de la bibliothèque.

    Quant à démolir un livre que l’on trouve nul, et que l’on a acquis. Ça nous met en porte-à-faux sur nos acquisitions. Car, « Heu, s’il est nul, pourquoi vous l’avez acheté ? » C’est la question qui tue, et difficile de dire : c’est pas moi, c’est ma collègue, sans flinguer ladite collègue.

    Ce qui ramène au problème des Services de Presse. Si on flingue un livre en SP, l’éditeur va avoir tendance à dire : terminé pour lui, il descend nos livres. Donc, si on veut garder la manne du SP, on doit se montrer plus modéré, en espérant mieux la prochaine fois. Ou alors on reste hors des SP, avec les contraintes que ça impose : achats personnels, lecture en librairie ou… en bibliothèque.

    Bien cordialement
    B. Majour

    Réponse
  17. Cachou

    Sur les critiques négatives de SP, par expérience, seul Actes Sud a jamais arrêté d’en envoyer après une mauvaise critique, tous les autres éditeurs avec lesquels j’ai été en contact m’ont semblé toujours bien prendre la chose (ou en tout cas accepter que ça fait partie du jeu).

    Puis les biblis ont aussi parfois des SP ^_^.

    Réponse
  18. Nicolas

    Bonjour Bernard,

    Je réponds sur la question de l’image.

    Personne n’a dit qu’il fallait mettre des nez rouges ! Bizarre de faire ce raccourci comme si les booktubeurs étaient des clowns…

    Vous noterez également que l’element que je cite comme une bonne pratique à reprendre ne concerne pas le ton des vidéos mais leur diffusion/dissémination sur YouTube…

    Il est vrai toutefois qu’il y a dans tout ça un enjeu d’image. Internet et les réseaux sociaux sont des lieux où la communication est plus horizontale et où sont nées des formes particulières d’humour (gif, lolcats, memes…). Il y a de nombreuses institutions qui savent jouer avec ces codes (Gallica sur Twitter, des musées comme le musée d’Angers, le musée de Cluny… Même le Quai Branly fait de l’humour en prenant bien soin de ne froisser aucune sensibilité). Je ne vois pas pourquoi les bibliothèques publiques devraient être les seules à s’interdire d’employer un ton moins compassé que celui qu’on leur connaît…

    Réponse
  19. Dominique Lahary

    Un réseau social est.. social. Pas institutionnel. C’est sa nature. Il est normal que les bibliothèques comme les autres institutions soient en décalage. Cela ne retire rien à l’intérêt des expériences citées dans le billet et les commentaires, mais il peut être rassurant que la société civile aille plus vite et invente ses lieux et formes.
    De ce point de vue les opAc 2.0 c’était réglé d’avance !

    Réponse
  20. Nicolas

    Je ne suis pas sûr de bien saisir la distinction social/institutionnel dans le cas présent. C’est comme si j’observais qu’une bibliothèque qui utilise la police Comic Sans MS sur ses supports de communication a l’air peu professionnelle et que vous me rétorquiez que c’est une question typographique… pas institutionnelle. A partir du moment où une institution s’aventure sur le web, les réseaux sociaux, ou n’importe quel autre univers régi par des codes, il vaut mieux pour elle qu’elle connaisse (et peut-être même suive) ces codes….

    Sur le fait que la société est forcément en avance sur les institutions : Je suis bien entendu enchanté par la créativité dont font preuve les gens en dehors de tout cadre établi, mais il y a également une variante typiquement « bibliothéconomique » de cette idée : le « sain décalage » entre les bibliothèques et le monde contemporain. J’ai toujours trouvé que c’était une piètre excuse pour justifier un fonctionnement routinier, une absence de curiosité ou d’inventivité….

    Réponse
  21. folavoine

    Bonjour
    Article intéressant : encore de nombreuses découvertes et merci pour vos échanges. Je suis prof doc, la dame du CDI, quoi mais la question de la promotion du livre.
    Je vais aussi penser à vos remarques pour mon blog, qui est un peu un carnet de lectures, en effet. Par manque de temps, j’interviens peu sur la blogosphère, en effet.
    Un journal de CDI, 5e saison, quand même ! Ce n’est pas moi , hein ?
    http://blog.crdp-versailles.fr/blogcdimagny/

    Réponse
    • Nicolas

      Bonjour,

      Merci pour votre commentaire et pour le lien vers ces vidéos Croq’lecture. Je trouve dommage qu’on fasse lire les gamins sur un prompteur. Les vidéos seraient bien plus regardables si on laissait les mômes s’exprimer comme ils le veulent en coupant éventuellement les silences et les hésitations. (parenthèse : ça me fait penser à cette très belle vidéo réalisée par Éléonore Saintagnan qui a travaillé avec des lycéens, au final elle a décidé de garder les silences et les moments gênés et elle a jeté tout le reste)

      Tout ça me rappelle que lorsque j’étais au collège et au lycée, on nous a fait faire quelques fois l’exercice qui consiste à parler devant la classe d’une lecture (je m’en souviens très bien, en seconde j’ai parlé d’Hyperion de Dan Simmons). L’exercice me terrifiait et je crois bien que c’était le cas de mes autres camarades aussi. J’ai l’impression qu’on a un problème avec l’expression orale et la prise de parole en France. Pour moi c’est lié à l’école.

      Réponse
  22. Late

    Avec un certain retard, quelques mots… Sans vouloir parler à sa place, il me semble que la distinction Social/Institutionnel que pointe Dominique Lahary est assez simple à comprendre : le même discours, présenté de la même façon, ne sera pas entendu de la même façon s’il tenu par un membre de notre cercle social ou s’il est tenu par l’institution. Ca ne veut pas dire que l’institution n’a pas de discours à porter mais qu’on ne peut pas espérer faire la même chose et avoir le même résultat parce que, de fait, la nature du producteur étant différente, le produit sera différent.
    Par ailleurs, le discours social est aussi produit contre le discours institutionnel, a fortiori en nos temps de communication permanente. Si l’institution emprunte la forme et le fonds de ce type de discours booktubeur, le discours de ces cercles sociaux va se déplacer vers autre chose. Non ?

    Par ailleurs, un autre commentaire, dont j’ai bien conscience qu’il est l’argument massue de l’immobilisme : où trouver le temps ? Il ne faut pas croire que le travail de montage qui est derrière ces vidéos, de Norman au Rouquin, est inexistant. Ca prend vraiment du temps. Sans parler de retourner plusieurs fois des séquences pour garder la bonne. Bref : faire du cinéma. Nous avons la chance, en tant qu’institution publique, d’avoir accès à des moyens et des compétences auquel un particulier a moins facilement accès (encore que, probablement une distinction à faire entre le quotidien et l’exceptionnel). Mais quand on a fait 25h de service public dans la semaine, entre 2 et 4h d’action culturelle quelconque et cinq heures de random gestion administrative (suivi des commandes, du desherbage, des recrutements, des arrêts maladies, des congés mater, préparation des cahiers des charges et des marchés, rapport d’activité pour les élus, etc.) je vois mal quand on peut réaliser ce genre de chose. Le problème n’est pas technique, il est organisationnel. On ne va pas ouvrir moins. On ne va pas arrêter les conférences, projections, ateliers et autres actions de médiation. On ne va pas laisser filer la gestion quotidienne de la structure. Alors quoi ? Externaliser les acquisitions ? Recruter des agents ? On est en 2015 alors la question c’est : avec quels moyens ?

    Le billet est précieux pour ce qu’il présente au monde pro ; mais le discours : « pourquoi ne le fait-on pas, il faudrait le faire, ceux qui essaient se sont plantés » me semble un peu moins pertinent.

    Réponse
  23. Nicolas

    Bonjour,

    Merci pour votre commentaire.

    Je ne vais pas vraiment répondre sur la question des moyens et du temps car ce sont des problèmes génériques qu’on pourrait soulever pour n’importe quel sujet. Vous n’avez pas besoin de me détailler votre planning hebdomadaire, je suis bibliothécaire.

    Un mot quand même sur la technique. Vous parlez de « faire du cinéma ». Je vous rappelle qu’on parle de mômes qui s’enregistrent devant leur webcam hein.

    Je pense également que vous passez à côté du point de mon billet. C’est vous qui écrivez « pourquoi ne le fait-on pas, il faudrait le faire, ceux qui essaient se sont plantés », pas moi, et pour une bonne raison : je sais très bien pourquoi on ne le fait pas, c’est précisément l’objet de mon texte. J’ai bien pris soin, dans l’exemple que je développe, de choisir les vidéos de la BU d’Angers qui sont irréprochables sur le plan de la production ou du contenu. Mon intention est de souligner que le premier obstacle auquel sont confrontés les bibliothécaire n’est ni technique ni organisationnel (même si cela peut se cumuler) mais culturel. C’est pour cela que j’étends ma remarque aux blogs que beaucoup de bibliothèques trouvent le temps d’animer.

    En ce qui concerne votre question « Si l’institution emprunte la forme et le fonds de ce type de discours booktubeur, le discours de ces cercles sociaux va se déplacer vers autre chose. Non ? » La réponse est non. Personne ne va éteindre l’internet si une bibliothèque trempe le bout d’un orteil dedans. Voyez @GallicaBNF, les guichets du savoir, etc.

    Réponse
  24. Late

    >Vous n’avez pas besoin de me détailler votre planning hebdomadaire, je suis bibliothécaire.

    Au temps pour moi, il ne s’agissait pas de vous faire découvrir le métier ! 🙂 Mais entre la BPI et la BM de Jouy-en-Josas (8300 habitants et son célèbre festival international des sosies d’Elvis !) je pense que le vécu du planning hebdomadaire est assez différent, quand même.

    >Un mot quand même sur la technique. Vous parlez de « faire du cinéma ». Je vous rappelle qu’on parle de mômes qui s’enregistrent devant leur webcam hein.

    Faites-le ! 🙂 Mais attention, faites-le bien : comme vous l’indiquez dans votre article précis, il y a montage, effets visuels, timelapse, incrustation… rien d’infaisable, vraiment, mais c’est de la technique, ça s’apprend, ça se pratique, ça ne vient pas tout seul. Parce que le plan fixe en mode snuff movie, on est bien d’accord que c’est facile. Mais reconnaissons que c’est du boulot, ce qu’ils font. Bien sûr au final ça ne prend pas une journée !

    En tout cas merci d’avoir détaillé votre propos.

    Réponse
  25. Bouille DeBib (@BouilledeBib)

    Pour en revenir (un an plus tard….) au retard des bibliothèques sur cette question, je vais apporter de l’eau au moulin de Bernard Majour. Nous (oui, je suis bibliothécaire aussi) rencontrons deux types de problèmes :
    1- Le premier est évidemment le manque de formation des bibliothécaires à ces outils. Le community management ne s’apprend pas dans les cursus académiques de bibliothécaire, pas plus que la réalisation de vidéos. Pour moi qui ne suis pas totalement ignorante des usages du web, les secrets des montages, effets visuels, timelapses et incrustations me sont inconnus. Et quand on sait que je viens d’expliquer ce matin même à une collègue ce qu’est un lien hypertexte et à quoi ça sert, on voit quel chemin il reste à parcourir.
    2- Le second est sans doute le plus difficile à résoudre : nos élus de tutelle sont très frileux dès qu’on prononce les mots « réseaux sociaux ». Ils ont peur pour leur image, celle de la collectivité, peur que leurs bibliothécaires racontent des sottises. Et en plus, ils ont du mal à concevoir que cela nécessite des compétences pour le personnel et des outils payants (genre un bon logiciel de montage vidéo, pas Window Movie Maker) pour le matériel. Ils ne nous font pas confiance dans leur majorité, quoiqu’on fasse ou dise. J’ai une collègue dans une bib voisine qui malgré ses assauts diplomatiques répétés auprès du Maire ne s’est pas seulement vu interdire de créer une page Facebook pour la bib, mais en plus le site est bloqué dans la bibliothèque, interdisant aux usagers d’y accéder. Donc là encore, même si les bibliothécaires aimeraient investir le champ des booktubeurs, leurs options sont réduites quasi à néant par le contexte administratif.
    Il ne nous reste plus qu’à inviter encore des booktubeurs dans les bibliothèques, histoire de montrer qu’on sait qu’ils existent. Ou comment poser un sparadrap sur une fracture…

    Réponse
  26. Les chroniques de Brindille

    Bonjour et merci pour l’article. J’aimerais juste préciser que si les bibliothèques ont raté le train de la blogosphère, les bibliothécaires, eux, l’ont bien pris. Intégrer les bib dans la blogosphère, c’est effectivement compliqué dans la mesure où le « biblio-blogueur » n’adoptera pas la même liberté de ton. Personnellement quand je rédige des coups de coeur pour la bib, c’est le jour et la nuit. Je suis effectivement empêtrée dans un « ton institutionnel » et préfère parler d’un livre à titre privé sur mon blog perso. Le modèle des booktubeurs n’est pas prêt d’arriver non plus en bib (même si ce serait chouette), pour les mêmes raisons et aussi parce que ça demanderait effectivement beaucoup de boulot (un peu plus que celui de se maquiller comme un star du porno et de faire passer sa chevelure soyeuse d’un côté à l’autre de sa tête tout en hurlant sa critique sur un mode soi-disant humoristique mais en fait dénué de second degré…).Bonne journée

    Réponse
  27. Gardes-bergeron

    Merci pour ce très bon article qui expose avec concision l’explosion de ce monde du Booktube.
    Pour ma part, je voudrais faire un retour d’expérience puisque je travaille en bibliothèque et notre équipe a lancé un Booktube depuis l’année dernière : Les dessous des bibliothécaires .https://www.youtube.com/channel/UC7tUBTuvSVO1sdIRa9BoXKw

    Nous avons essayé de nous inspirer un peu du côté positif à l’extrême parfois des Youtubeurs sur le sujet. Tout en gardant une certaine pluralité de contenu. Ce qui nous est apparu de suite compliqué, c’est le temps à y consacrer en plus du reste de nos missions. De ce fait, les diffèrents bibliothécaires tournent. Or justement ce qui fait l’attrait pour un youtubeur c’est le fait de suivre sa vie et ses habitudes comme « un » ami virtuel. Le côté officiel et professionnels des bibliothèques est une barrière non négligeable, je pense, qui freine pour percer.

    Le temps et aussi les compétences car même si je fais des montages simples, les Youtubeurs soignent longuement les leurs. Encore une question compliquée.

    Enfin je dirais que pour gérer une communauté sur des réseaux sociaux sur le temps de travail cela limite la réactivité des réponses et des échanges avec des utilisateurs habitués à l’instantaneité.

    Réponse

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